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roman policier - Page 3

  • La Police des fleurs, des arbres et des forêts de Romain Puertolas.

    La police des arbres, des fleurs et des forêts

    de

    Romain Puertolas

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    En cet été moite de 1961, le village de P. est sous le choc. Le corps de Joël a été retrouvé demembré dans une cuve de l'usine de confiture locale.

    Un inspecteur de police de la ville est dépêché pour identifier le coupable.
    Très vite, il se rend compte que cette enquête ne va ressembler à nulle autre. Les réponses lui semblent bizarres. Les méthodes sont radicalement opposées aux siennes. La communication avec le reste du territoire se révèle coupée. Ainsi, seules les lettres peuvent circuler.

    Dans ce brouillage de repères, notre héros tente de se frayer un chemin vers la vérité.

    De Romain Puertolas, je ne connaissais qu'un roman. Un détective très très spécial dont la lecture m'avait ravie, autant pour son ton si drôle que pour sa résolution désarçonnante et bluffante.

    J'ai eu le plaisir de retrouver ces ingrédients dans La police des fleurs, des arbres et des forêts. Dès les premières pages, le lecteur est averti. Il doit s'attendre à un coup de théâtre final époustouflant.

    Pour nous narrer cette incroyable affaire, l'auteur a choisi de recourir à un récit entremêlé de lettres et de transcriptions d'enregistrements au magnétophone. Une option intéressante car elle permet à la fois de percevoir le fossé entre l'inspecteur et les villageois, de découvrir leurs dialogues et de détenir tous les éléments susceptibles de nous aider à trouver la clé de cette énigme avant le héros.

    J'ai apprécié ce pacte initial qui nous met en garde et tient en permanence notre curiosité en éveil.
    J'ai apprécié cette intrigue qui ne cesse de nous surprendre.
    J'ai apprécié la description de ce village de V., l'ambiance
    J'ai apprécié cette galerie de personnages.
    J'ai apprécié leurs répliques ubuesques, si drôles et si remplies de sens quand on atteint la fin.
    J'ai apprécié cette idée de pouvoir replonger dans ce roman avec un nouveau regard et une nouvelle grille d'interprétation. En repérant les indices qui auraient pu me mener vers la réponse.

    Bref, j'appartiens désormais au clan de ceux qui savent et de ceux qui ont pu se divertir avec ce livre si réussi. Vivement le prochain !

     

  • Rituels d'Ellison Cooper

    Rituels

    de

    Ellison Cooper

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    "L'officier Wilson Tooby avala une gorgée de café brûlant, les yeux plissés dans la lumière froide du petit matin. Sa voiture de patrouille stationnait, moteur au ralenti, dans une rue résidentielle déserte bordée de cerisiers en fleurs. Les arbres formaient une voûte au-dessus de la route, projetant de longues ombres sur les pelouses et les façades des maisons parfaitement entretenues."

    Dans un quartier de Washington, deux flics patrouillent. Ils ont été appelés car selon les voisins, une mauvaise odeur se dégagerait d'une maison à vendre. Arrivés devant le bâtiment signalé, ils reconnaissent la même maison où un appel au secours aurait été passé. Ils décident donc de rentrer et là, en ouvrant la porte de la cave, une explosion retentit. Les voilà tous les deux blessés. Sur les lieux, les secours et la police découvrent une mise en scène macabre: un cadavre de jeune fille enfermée dans une cage et un chiot à côté, à bout de forces. D'étranges symboles mayas sont également présents sur la scène du crime.

    L'agent Sayer Altair, spécialiste en neurosciences, se voit confier l'enquête. Elle est bien loin de se douter de l'ampleur de ce qui l'attend. Enlèvements, menaces, rebondissements....voilà ce qui va accompagner son quotidien pendant quelques jours. Et surtout, face à elle, un criminel machiavélique et insaisissable.

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    Ce roman, je l'ai découvert grâce au Grand prix des lectrices Elle. Je n'ai pas encore pris le temps de vous parler de cette très belle expérience sur le blog mais j'essaierai de vous faire un retour sur mes six précédentes lectures. Rituels fait partie des ouvrages policiers de la sélection des sept titres que je dois découvrir et noter. Peut-être figurera t'il dans les livres retenus pour les relectures de janvier....Suspense...

    Ce qui m'a immédiatement plu dans ce titre, c'est sa structure narrative. En effet, Ellison Cooper a eu recours à une construction sous la forme de courts chapitres (entre cinq et dix pages en général) et à un style marqué par des phrases efficaces et par de nombreux dialogues. Ainsi, les lieux et les situations se succèdent. De même que les points de vue des différents personnages. L'action ne retombe donc jamais et le lecteur est toujours en alerte. Un peu comme dans une très bonne série policière où les épisodes s'enchaîneraient sans laisser la possibilité au spectateur de reprendre haleine.

    L'enquête policière entremêle des réflexions sur les neurosciences, la gémellité et des emprunts aux rites chamaniques et aux rites de passage vers l'au-delà notamment dans les mythologies égyptienne et grecque. J'ai trouvé cela très original et j'ai apprécié que les actes du tueur en série soient imprégnés de ces éléments. En effet, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un criminel jamais encore rencontré dans ce genre littéraire.

    De plus, les rebondissements sont légion, ce qui continue d'égarer le lecteur jusque dans les ultimes chapitres. Néanmoins, je dois avouer que j'avais commencé à comprendre l'identité de ce ou ces tueurs retors un peu avant l'héroïne mais sans que cela ne gâche la poursuite de l'intrigue.

    Justement arrêtons nous quelques instants sur cette héroïne. Sayer Altair est une trentenaire marquée par plusieurs décès dans son entourage: ses parents alors qu'elle était encore enfant; son fiancé il y a trois ans. Elle correspond au modèle du flic brillant, dévoué à son travail et sans vie personnelle. Un modèle déjà rencontré maintes fois dans ce type de littérature. Sans que cela n'enlève pour autant l'intérêt qu'on peut lui porter. Cette jeune femme se révèle très vite attachante et on prend plaisir à la voir évoluer et s'ouvrir à plusieurs nouvelles personnes dans son entourage. Ellison Cooper a donc réussi ici son pari de donner vie à une protagoniste qu'on aimera retrouver dans les opus suivants.

    De même que je serai contente de revoir la galerie des personnages qui l'entourent: sa grand-mère, son coéquipier ou son voisin, par exemple. Beaucoup d'interactions restent encore à développer. Mais le potentiel existe bien déjà.

    Un des seuls bémols que j'ai rencontré lors de ma lecture réside justement dans une des qualités que je soulignais précédemment. Le style percutant empêche l'autrice de trop fouiller les descriptions et les ambiances. Par exemple, j'aurais aimé plus capter l'atmosphère dans les bureaux du FBI. Certes, on perçoit les problèmes de pression politique et la difficulté de s'affirmer en tant que femme. Mais cela aurait pu encore plus être mis en avant, sans pour autant alourdir l'action.

    Bref, vous l'aurez compris: malgré ce léger regret, j'ai beaucoup apprécié Rituels. Et j'ai hâte de me lancer dans la suite des aventures de Sayer et de ses comparses en 2019.

    Un grand merci au Grand Prix des lectrices Elle 2019 et au Cherche-Midi.

    Le Cherche-midi, 2018, 430 pages

     

     

     

  • Des Gens d'importance de Mariah Fredericks

    Des Gens d'importance

    de

    Mariah Fredericks

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    "Je vais vous raconter. Je raconterai mal, en oubliant des détails essentiels et en me souvenant de faits qui jamais ne sont arrivés. En cela, ma version ne sera pas différente de toutes les autres. Seule la particularité de ce qui est omis ou évoqué lui apposera une marque distinctive."

    Bien des décennies après, Jane Prescott, ancienne femme de chambre, revient sur un drame qui a fait les unes de nombreux journaux pendant plusieurs mois.

    "A quoi bon la raconter alors, cette histoire déjà rebattue, où entrent en jeu de riches familles, un couple séduisant et un assassinat?

    Parce que celle que vous avez entendue est fausse. Tout ce que vous avez lu: les gros titres, les éditoriaux poignants déplorant le pitoyable état de notre monde moderne...Faute de connaître le fond de l'affaire, ils sont tous passés à côté."

    Tout commence en mai 1910. Nouvellement entrée au service des Benchley, une famille de riches parvenus, Jane a pour mission d'aider les deux filles de la maison à se faire une place dans la haute société new yorkaise. Elle assiste ainsi aux fiançailles de Charlotte, la cadette avec le très en vue Norrie Newsome. Des fiançailles qui doivent être annoncées lors d'une fastueuse réception au réveillon. Mais rien ne se passe comme prévu. En effet, le futur époux est retrouvé assassiné dans la bibliothèque.

    Qui a commis ce crime? Un membre de la famille? Une jeune femme éconduite? Un anarchiste?

    Jane va mener l'enquête. Et elle est bien loin de se douter de ce qui l'attend.

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    New York vers 1910

    Ce roman policier, je l'ai repéré sur l'instagram de Shelbylee et j'ai eu envie de le découvrir à mon tour. Aussitôt acheté, aussitôt lu.

    J'ai immédiatement aimé le personnage principal. Jane Prescott est une jeune Écossaise qui a immigré très jeune avec sa famille. Après la mort de sa mère et de sa sœur, son père l'a abandonnée sur les quais de New York. Heureusement son oncle paternel l'a recueillie. Et elle a grandi en sa compagnie, dans la maison que ce pasteur avait obtenue pour sauver les filles de mauvaise vie. A 14 ans, après avoir appris à lire et à écrire, elle est entrée au service d'une grande dame. A la mort de celle-ci, elle a accepté de rejoindre le foyer des Benchley.

    Ces éléments biographiques que je viens d'évoquer, son caractère ainsi que son savoir la placent dans une position délicate, à cheval entre deux mondes. Elle maîtrise à la perfection les codes de ces deux univers. Mais elle n'appartient vraiment à aucun des deux et tout au long de l'intrigue, on sent ce déchirement et cette place à part, qui la fait converser tant avec des grands de ce monde qu'avec son amie d'enfance, introduite dans les milieux anarchistes.

    Ce tiraillement la rend profondément complexe, intéressante et attachante. Ses découvertes questionnent sa fidélité à ces deux environnements et la tourmentent.

    De plus, Jane se révèle une femme très intelligente, dotée d'un certain tempérament, courageuse et empreinte d'un fort sens de la justice. C'est un plaisir de la voir évoluer au fil des pages. J'espère juste que, dans le prochain tome, elle s'oubliera moins...

    Autour d'elle évolue une galerie de protagonistes tout aussi attrayants. A commencer par Michael Behan, le journaliste qui va la seconder dans ses investigations. Quand il fait son apparition, on pense tout de suite aux duos de Charlotte et Thomas Pitt, Hester Latterly et William Monk ou Lizzie Martin et Benjamin Ross, concotés par Anne Perry et Ann Granger. Leur rencontre fait des étincelles. Et on observe avec un certain amusement leurs joutes verbales. Tout comme on s'attendrit devant leurs rares moments de confession.

    Leur tandem constitue un contrepoint joyeux au reste de l'intrigue, placée sous une tonalité plus tragique. Avec Des gens d'importance, Mariah Fredericks nous fait entrer dans les sombres coulisses du "Gilded age". Elle évoque des drames que je ne connaissais pas tels que l'incendie de la Triangle shirtwait factory où 126 personnes périrent dans les flammes car les propriétaires les avaient enfermées pour les empêcher de sortir fumer. Ou l'explosion de la mine à Schuykill. D'autres thèmes sont également abordés comme la misère, la pédophilie, la prostitution ou le poids de l'exclusion. Autant de sujets qui peuvent concerner les  plus pauvres que les plus riches. Un grand de ce monde n'est jamais à l'abri d'un scandale et la mise au ban de la société peut lui être fatale.

    L'autrice révèle donc un certain talent pour la reconstitution historique. En refermant son ouvrage, j'ai eu l'impression d'en savoir plus sur les aspects politiques et sociétaux de cette période.

    Quant à l'intrigue policière, même si je me doutais un peu de l'identité du ou des coupables, je n'avais pas perçu quels pouvaient en être les motifs ou les moyens. Par conséquent, j'ai quand même apprécié les étapes de l'enquête. Notamment avec le recours à certains éléments des débuts de la police scientifique.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en compagnie de Jane Prescott. Et j'espère retrouver dans la suite de ses aventures son duo avec Michael tout comme le même souci de reconstitution historique.

    Éditions 10/18, Grand détectives, 2018, 335 pages